Lettre de Cioran à Friedgard Thoma
17 juillet 1981
Vous êtes devenue le centre de ma vie, la déesse d’un homme qui ne croit en rien, le plus grand bonheur et le plus grand malheur qui me soient arrivés…
Après avoir, pendant de nombreuses années, parlé avec sarcasmes de ces… choses comme l’amour (et autres notions similaires), je devrais d’une certaine façon être puni, et je le suis, mais cela n’a pas d’importance. L’échec est mon mot d’ordre. Toutefois, il me reste une possibilité : vous êtes encline à vivre de façon marginale, même si ce n’est qu’un peu, mais cette réserve signifie déjà beaucoup — du moins à mes yeux.
Je me considère comme un marginal, et intérieurement, je réagirais comme tel même si j’étais traduit dans toutes les langues du monde, y compris celle des cannibales.
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